J’ai l’esprit embrumé, le corps courbaturé et un goût de culpabilité dans la bouche. Sur mon visage s’attardent encore les rayons de soleil qui m’ont réveillée, mais je n’arrive pas à pleinement sentir le bien-être qu’ils me procurent habituellement.

Je n’ai même pas besoin de regarder l’heure pour savoir qu’il y a longtemps que j’aurais dû être hors du lit. Pourtant, malgré la sensation d’urgence, je n’arrive pas à sortir de sous les draps.

Il y a environ un mois, j’avais décidé de changer l'heure de mon réveil car il me semblait nécessaire de dormir huit (8) heures plutôt que sept (7). À ma grande surprise, il m’est devenu extrêmement difficile de me lever le matin malgré le fait que je dors assez.

Tous les matins (ou presque), la même scène se répète dans ma chambre, en 4 principaux actes :

  • J’entends confusément l’alarme sonner à 7h,

  • Je me sens extrêmement fatiguée et je me murmure mentalement que je ne me sens pas prête pour ça. J’ai alors deux choix possibles :

    • je décide d’ignorer le son de l’alarme et je me rendors sur le champ,

    • je me dis que je vais juste fermer les yeux et visualiser chaque étape de ma journée afin de les aider à mieux se manifester, et je me rendors une minute plus tard. Cela me rappelle un souvenir d’enfance que je trouve comique.

      Petite, je devais me réveiller de très bonne heure afin de me préparer pour l’école. À chaque réveil je me sentais les yeux lourds de sommeil, mais il m’était impossible de dormir quelques minutes supplémentaires car ma mère veillait à ce que je sorte du lit sur le champ. Le désespoir insuffle du génie; c’est ainsi qu’il me vint l’idée d’un stratagème.

      Je fis savoir à ma mère que je tenais à prier au réveil afin de bien commencer ma journée. C’est ainsi que chaque matin, dès qu’elle venait m’appeler, je sortais du lit, puis je m’agenouillais et posais le front sur l’oreiller. Ensuite, je commençais à remercier le Seigneur pour la nuit passée et pour ses bienfaits, et invariablement, je m’endormais moins de 20 secondes plus tard.

      C’est ainsi que tous les matins, pendant des années, ce subterfuge me permit de gagner les précieuses minutes supplémentaires de repos dont mon cerveau avait besoin avant de totalement se réveiller.

  • Environ une heure plus tard, je finis par me réveiller à cause de Nick m’appelant, des rayons de soleil, ou juste parce que mon cerveau s’y décide enfin.

  • Un peu honteuse de moi, avant de sortir du lit, je ressens l’engourdissement de mes muscles et je pense à toutes les choses de ma routine matinale que j’aurais déjà dû avoir fait à cette heure.

Entre 7 et 8 heures du matin, ma routine consiste à me brosser les dents et me laver le visage, me répéter des affirmations devant le miroir, m'étirer pendant 5 minutes et faire un peu de yoga pendant un quart d’heure, puis planifier ma journée.

Lorsque je me lève plus tard que je ne le devrais, mon calendrier s’en trouve affecté, et j’ai nettement moins de temps pour ma routine du matin. Et c’est ainsi que commence mon dilemme.

Car si j’accorde quand-même à certaines parties de ma routine matinale le temps qui leur est dû, je serai en retard pour commencer ma journée de travail. Mais si je commence à travailler à l'heure alors que j’ai bâclé ma routine du matin, je me sentirai moins productive et plus encline à la fatigue.

J’aurais aimé pouvoir dire que je partage ce détail de ma vie avec vous parce que j’ai fini par adopter une solution, mais… la réalité est tout autre. J’ai mes combats, et il m’arrive de perdre certains plus souvent que d’autres. Bien trop souvent.

Toutefois, s’il y a une chose dont j’ai conscience c’est que mes combats au quotidien sont pour moi une façon d’apprendre des leçons, d’identifier les problèmes et d’essayer de leur appliquer diverses solutions. À mon lit, je dis donc "À demain !", en espérant que je ferai mieux. Je veux croire que je finirai par remporter cette guerre !