Rouletabille, le mystère de la chambre jaune

Gaston Leroux

Aaaah, quelle belle intrigue cela a été ! Jusqu’à la fin, j’ai eu du mal à deviner l’identité du coupable. La seule chose que je suis arrivée à deviner, c’est qu’il y avait une histoire d’amour entre Mlle Stangerson et son “assassin”.

Et que dire de la note sur laquelle l’auteur a clos le livre ? Magnifique ! De quoi me faire supposer que Rouletabille est le fils de la victime et de son assassin. Dommage qu’il n’y ait pas - à ma connaissance - l’autre histoire, la suite prévue qui aurait pu infirmer ou confirmer mon hypothèse...

Belle histoire ! J’ai bien aimé ! Je la lirais avec plaisir dans quelques années - mais pas tout de suite. C’est décidément un livre qui mérite la curiosité que je lui ai portée pendant près d’un an. Ravie d’avoir fini par le trouver en format dur !


Bleus sont les étés

Christian Signol

Un livre qui m’a un peu beaucoup ennuyé au début car il avait trop de poésie, trop de phrases belles et profondes que j’avais très envie de noter sans pouvoir le faire car elles étaient bien trop nombreuses.

Un livre qui m’a fait pleurer car :

  1. il m’a fait penser à mes grands-parents, à comment ils risquent de mourir sans que je puisse les revoir, à comment je n’ai pas pu tenir parole et leur offrir une belle vie, et à comment ils n’ont pas d’enfants à leurs côtés au soir de leur vie,
  2. le vieil homme sans progéniture a enfin trouvé le petit compagnon qu’il cherchait, mais leur relation est devenue impossible,
  3. c’est fou ce que les gens de la ville peuvent être rudes avec ceux de la campagne, surtout quand les différences sont évidentes,
  4. bien que j’avais pressenti dès le mitan du livre que le vieux mourrait, j’espérais que ce serait avec le cœur heureux,
  5. ils ont été séparés dans la vie malgré les immenses efforts qu’ils ont faits.

C’est aussi un livre qui m’a fait réfléchir sur certaines choses ou prendre des résolutions telles que :

  • je tâcherai de toujours traiter les gens de la campagne ou les personnes âgées avec une bonne énergie semblable à celle qu’ils essaient de m’envoyer, me mettre en harmonie avec eux quand ils sont dans un milieu nouveau/inhabituel car l’hostilité et le silence peuvent profondément les gêner. En d'autres termes, il s'agit de gentiment faire un brin de conversation avec eux quand ils essaient de m’aborder, et réagir poliment et avec chaleur à leurs remarques qui me sont dédiées.
  • derrière un enfant qui fait “des bêtises”, il y a parfois une envie de liberté, une soif de vivre différemment du mode de vie qu’on lui impose, de l’incompréhension. Ce sont des erreurs que je ne veux pas faire avec mes enfants.

En somme, c’était un beau livre, surtout vers la fin. J'ai d'ailleurs versé un torrent de larmes en lisant les dernières pages, mais la fin m’a prise de court et m’a un peu déçue. J’espérais mieux comme fin, genre une note heureuse ou une explication de ce qu’est devenu l’enfant (Benjamin) après la mort d’Aurélien, but I get it. This ending was more realistic anyway.

Un beau livre que je compte relire pour les belles phrases du début, mais dont je ne compte pas relire le milieu et la fin. Je n’ai pas envie de penser à la mort de mes grands-parents, je n’ai pas envie de pleurer.


Claudine à l’école

Colette (de l’académie Goncourt)

Quelle surprise a été ce livre ! Moi qui croyais y trouver l’histoire d’une petite enfant racontant ses premières années d’école (à cause des dessins sur les premières pages), je suis tombée sur une jeune fille racontant sa dernière année d’école et ses aventures hautes en couleur avec ses institutrices, ses camarades de classe et le délégué communal.

À plusieurs reprises au début, j’ai eu envie d’arrêter car l’histoire ne suscitait pas assez mon intérêt. Mais comme je ne suis pas du genre à abandonner une lecture aussi facilement, j’ai pris sur moi et j’ai continué.

Quelle confusion ce livre a provoqué en moi ! C’en était drôle, tellement je cherchais à interpréter correctement la relation entre la direction et l’adjointe. Sont-elles juste de bonnes amies ? Sont-elles amantes ? Était-ce tout simplement la coutume du lieu et de l’époque d’être très démonstrative en caresses entre femmes ?

Ce n’est que vers le milieu du livre que j’ai trouvé confirmation qu’il y avait une aventure amoureuse entre les deux femmes, et qu’il a été plaisant de voir s’exercer la jalousie de Claudine et les petits moments de vengeance qui en sont nés !

Je n’ai pas aimé comment la majorité des personnages du livre sont dénués de gentillesse et de bonté, mais j’ai pris plaisir à lire l’histoire jusqu’à la fin car elle m’a semblé bien réaliste. Claudine est brutalement honnête (bien que souvent méchante avec ses camarades) et ne cherche pas à se faire paraître meilleure qu’elle n’est, et la façon dont le délégué cherche à fricoter avec les petites jeunes filles malgré le fait que la directrice, sa protégée, soit son amante est une figure tellement authentique dans les campagnes !

En somme, ce livre me semble plutôt être un journal, et cela m’a plu de voir cette dernière année à travers les yeux de Claudine. Ce n’est pas un livre que j’ai envie de lire à nouveau, mais j’ai hâte de lire le second livre : Claudine en ménage.