Le Parfum de la Dame en Noir
Gaston Leroux
(Lu sur Apple Books)
Je viens de finir “Le parfum de la dame en noir”, suite de “Le mystère de la chambre jaune”. Comme je l’avais pressenti, Rouletabille était bel et bien le fils de Mlle Stangerson (devenue Mme Darzac) !
Je dois dire qu’une bonne partie de ce livre m’a saoulée par la profusion de détails/descriptions que l’auteur utilisait pour faire durer le suspense. Peut-être que cette impatience m’est venue du fait que j’avais déjà lu le premier livre et que cette nouvelle histoire avait un goût de déjà-lu ?
N’empêche que j’ai pris plaisir à lire le début et la fin du livre. Trouver une explication sur la fameuse dame en noir et sur le passé de Rouletabille m’a beaucoup plu. Je me suis un peu embrouillée à la fin avec toute cette affaire de vrai et faux Darzac, mais je pense que ça a été joliment imaginé par l’auteur.
Je suis contente d’avoir fini l’histoire et d’avoir l’impression que Mathilde pourra enfin vivre son amour. Mais… je n’ai pas envie de lire les autres livres sur Rouletabille, et je n’ai pas envie de relire ce livre.
Le livre était plutôt bon, mais il ne m’a pas vraiment marqué, et je n’ai pas envie d’y goûter de nouveau.
L’Homme à l’oreille cassée
Edmond About
Je dirais que ce livre m’a laissé des sentiments neutres. Je voulais le lire depuis près de 9 mois, mais n’ayant jusqu’à présent trouvé que la version électronique, j’avais encore et encore remis ma lecture à plus tard. Toutefois, le mois dernier, je suis tombée sur un très joli format dur, et je me suis empressée de l’acheter.
C’est l’histoire de Fougas, un colonel français de Napoléon ayant passé 46 ans “endormi” après qu’un savant allemand l’ait soumis à une expérience non seulement pour le sauver de la peine de mort à laquelle il était soumise, mais aussi pour vérifier une théorie sur la résurrection. Près d’un demi-siècle plus tard, Léon Renault, un ingénieur civil revenant de Russie, achète la momie du colonel pour faire plaisir à son père, un vieux scientifique.
De retour en France et s’apprêtant à épouser la demoiselle de son cœur, une série d’événements mène Léon à ressusciter le colonel qui ne trouve rien de mieux à faire que de s’enivrer, provoquer un autre colonel en duel, et s’amouracher de Mlle Clémentine, promise de Léon. Faisant fi de la reconnaissance qu’il devrait avoir envers celui qui lui a permis de revenir à la vie, il interdit à Clémentine d’épouser Léon et lui ordonne de l’attendre alors qu’il va voir l’empereur à Paris et récupérer sa fortune à Berlin.
C’est ainsi que Fougas s’élance dans une aventure où il espère :
- convaincre le nouvel empereur de se remettre à la guerre,
- retrouver le fils dont Clémentine Pichon, jeune fille qu’il avait secrètement épousée en 1813 et sosie de la Clémentine actuelle, lui avait annoncé la naissance dans une courte lettre.
Bien que ses deux souhaits n’aient pas été comblés, Fougas revient riche d’un million vers Clémentine juste pour apprendre que cette dernière est la fille de l’enfant qu’il avait eue avec Clémentine Pichon en 1813. Cette révélation suffit à éteindre la passion qui lui consumait le cœur, et c’est avec joie qu’il approuve l’union de Léon et sa petite Clémentine.
Mais l’histoire ne finit pas sur une parfaite note heureuse. Fougas, à qui l’empereur avait promis de faire rendre son rang de colonel, apprit le jour même du mariage que selon la loi française, il était trop vieux pour faire partie de l’armée - endormi à 24 ans et réveillé 46 ans après, il avait techniquement 70 ans. Désespéré car ne s’imaginant pas vivre autrement qu’en militaire combattant pour sa chère France, Fougas meurt le lendemain, juste avant que lui soit apportée une seconde dépêche l’informant que l’empereur avait décidé de le faire général brigade au titre étranger en attendant mieux car le Corps législatif était sur le point de modifier la loi.
C’était un livre amusant à lire lorsqu’il s’agissait d’autres choses que des crises de colère de Fougas, et d’un point de vue général, j’ai assez aimé le livre. Dans quelques années, si je n’ai rien d’autre à lire, je le relirais bien.
La femme sacrée
Michel de Grèce
L’histoire m’a charmée au point que pendant des jours, j’ai eu envie de raconter à mon meilleur ami tous les passages qui m’avaient plu ou impressionnée.
Le livre est divisé en trois parties :
- La femme amoureuse
- La reine
- L’héroïne
La première partie m’avait paru si cliché qu’à plusieurs reprises, j’ai eu envie de ne pas finir le livre car il me semblait qu’il ne serait question que d’une histoire d’amour. Heureusement que j’ai continué à lire car j’ai découvert que le livre allait bien au delà de la romance.
L'histoire prend place au XIXe siècle, dans une Inde occupée par les Anglais. Lakshmir, Rani de Jansi, passe d’épouse retenue en cage à reine, puis est dépossédée de ses pouvoirs par les Anglais. Elle s’entiche ensuite de Roger, un anglais formé aux arts de la guerre mais peintre dans l’âme. Néanmoins, la grande révolte soigneusement ourdie par les Indiens fatigués de l’oppression anglaise les séparera en tuant Roger et tous les Anglais à Jansi.
Désespérée, la Rani de Jansi voit la neutralité dont elle a toujours usé difficile à maintenir : elle ne veut pas s’opposer aux Anglais car elle veut la paix pour son peuple, mais les Indiens ayant mené la rébellion à ses portes la pressent d’assumer le pouvoir et de prendre ainsi parti pour la Révolution. Lakshmir parvient tout de même, tant bien que mal, à maintenir un semblant de neutralité. Mais c’était sans compter sur le destin majestueux et tragique qui devait être le sien.
Le peuple Indien tout entier se mit à voir la Rani de Jansi comme un symbole de victoire et de liberté, et certains conspirateurs s’acharnèrent à l’avilir aux yeux des Anglais, la faisant passer pour une traîtresse. C’est ainsi que bien malgré elle et avec l’accord du peuple de Jansi, Lakshmir mena la guerre aux Anglais lorsque ceux-ci essayèrent de reprendre Jansi. Mais trahie, malgré le renfort que lui envoya son meilleur ami et meneur de la Révolte, Jansi céda aux Anglais et la Rani dut s’enfuir.
Lakshmir descendait de la caste des Mahrates et avait été formée pour la guerre. Pendant les derniers mois qu’a duré la révolte, elle se révéla une stratège née, un leader charismatique et une guerrière hors pair. Seulement, elle n’était qu’une femme parmi tant d’hommes qui ne voulaient écouter que leurs propres égos. Ses plans de bataille étaient souvent bien accueillis pour ensuite être ignorés juste avant le combat. Malgré ses exhortations sur l’urgence de reprendre ville après ville après chaque victoire contre les Anglais, elle ne fut pas entendue et ceux qui avaient le pouvoir des décisions s’abrutirent dans les réjouissances et se confortèrent dans une illusion de sécurité. Bien mal leur en prit car les Anglais attaquèrent par surprise et reprirent la ville. La Rani de Jansi mourut d’une blessure sur le champ de bataille, et son âme fut sauvée grâce au sacrifice des moines qui défendirent l’église dans laquelle un prêtre faisait brûler son corps sur un bûcher.
La Rani de Jansi et son histoire sont vraies. Elle a été décrite par les Anglais comme une femme ambitieuse et sanguinaire prête à tout pour le pouvoir alors qu’il en était tout autre. Après tout, quoi d’étonnant à cela ? L’histoire est écrite par les vainqueurs, et ils lui donnent les tons qui leur plaisent.
C’était un beau livre. Un peu triste, peut-être, mais j’ai aimé. Un livre que je relirais bien dans quelques années.